Bigorexie, un TOC ou une addiction ?

Nov 29, 2019 par

Le sport est bénéfique pour la santé de tous. Pratiquer une activité physique régulière est largement recommandé par les autorités de santé publique. Mais les pratiques sportives ne doivent pas non plus devenir une obsession. Certaines personnes sont atteintes de bigorexie, un excès de sport. Ce trouble peut-il être apparenté aux TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) ou assimilé à une addiction ? Faisons le point.

Personne qui essaye les chaussures pour la randonnée à cause de l'adddiction à la bigorexie

La bigorexie ou addiction au sport

Pratiquer une activité physique et sportive chaque semaine constitue l’un des principaux gestes de prévention pour la santé. Mais certaines personnes, loin d’être sédentaires, finissent par devenir totalement « accros » au sport. Les spécialistes les appellent des sujets bigorexiques. La bigorexie est également appelée l’addiction au sport ou à l’exercice physique.

La bigorexie va plus loin qu’un simple excès de pratiques sportives. Elle s’associe à un trouble psychique. Mais peut-on la qualifier d’addiction ou de trouble obsessionnel compulsif (TOC) ? Les spécialistes décrivent généralement la bigorexie comme un exemple d’addiction positive, mise en évidence pour la première fois dans les années 1970 avec l’observation du comportement des sportifs de haut niveau et des coureurs occasionnels.

Un comportement obsessionnel lié à la pratique sportive

Les sujets atteints de bigorexie pratiquent le sport de manière intensive, mais cette pratique s’associe également à des souffrances à la fois physiques et psychiques. La pratique excessive du sport réunit plusieurs caractéristiques des comportements addictifs, comme l’incapacité à se passer de sport, mais elle est également liée à des troubles dysmorphophobiques. La dysmorphophobie est un trouble obsessionnel du comportement, marqué par une obsession (ici la pratique du sport) et une exagération d’un défaut.

Dans la bigorexie, les personnes développent généralement un syndrome ou complexe d’Adonis, également appelé la dysmorphophobie musculaire. Elles se perçoivent ainsi :

  • Trop petites ;
  • Trop maigres ;
  • Pas assez musclées ;
  • Pas assez minces.

La pratique du sport est utilisée comme un moyen de résoudre ce « défaut » physique.

La bigorexie, à la fois une addiction et un TOC

La bigorexie apparaît ainsi comme l’association de deux troubles psychiques :

  • Une addiction au sport et à la pratique sportive ;
  • Un trouble obsessionnel compulsif (TOC) sur la perception du corps et de la morphologie.

Mélange d’addiction et de TOC, la bigorexie place les personnes atteintes dans une situation de détresse morale et physique. En effet, au-delà de la souffrance psychique, ces personnes s’obligent à une pratique sportive excessive, qui peut avoir des conséquences physiques (fractures d’effort, déchirures musculaires, …).

Pour autant, les personnes qui pratiquent le sport de manière intense ne sont pas toutes bigorexiques. La bigorexie est un trouble psychique, qui doit être diagnostiqué et pris en charge par un professionnel qualifié (psychologue, psychothérapeute, psychiatre). Si le besoin de sport devient impérieux et que le moindre écart dans les entraînements provoque un mal-être psychique, alors il peut être nécessaire de faire le point sur sa relation au sport.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– L’addiction à l’exercice physique. Dr Dan Velea. Consulté le 21 novembre 2019.
– La bigorexie : quand le sport devient une addiction. La Ligne Bleue. Consulté le 21 novembre 2019.
Estelle B.
Pharmacienne
Spécialiste de l'information médicale et de l'éducation thérapeutique du patient.
Passionnée par les domaines de la santé et de l'environnement marin.
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