Stimulation magnétique transcrânienne contre les TOC

Aug 20, 2020 par

Les TOC concernent environ 2% de la population, et plus particulièrement les jeunes. La prise en charge d’un TOC associe souvent traitement médicamenteux et psychothérapie. Pour les patients résistants à ces traitements, une autre option existe, la stimulation magnétique transcrânienne profonde. Les résultats prometteurs d’une étude rétrospective viennent d’être publiés dans la revue spécialisée BMC psychiatry.

trouble obsessionnel-compulsif sur le tableau noir

A propos de la stimulation transcrânienne profonde

Les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC font partie des troubles anxieux ne répondant souvent que partiellement aux différents traitements proposés. La stimulation transcrânienne profonde, approuvée par la FDA (Food en Drug Administration) en 2018, est prometteuse dans cette indication.

La stimulation transcrânienne profonde est une technique médicale de stimulation cérébrale non invasive qui repose sur l’utilisation de champs magnétiques. Ces derniers sont délivrés grâce à une bobine placée sur le cuir chevelu en regard de la zone à traiter. Le fait d’activer les circuits électriques de la région cérébrale concernée permet de soulager le patient dans diverses indications, notamment les dépressions sévères, résistantes aux traitements antidépresseurs.

Cette technique est indolore, et ne nécessite ni anesthésie ni hospitalisation. Une séance dure généralement 20 minutes et les séances peuvent être répétées quotidiennement pendant quelques semaines.

La stimulation transcrânienne profonde est contre-indiquée en cas de présence de matériel ferromagnétique ou de dispositifs de neurostimulation implantés comme les implants cochléaires, le matériel de stimulation du cortex moteur ou de la stimulation cérébrale profonde. Elle est également déconseillée chez l’enfant et la femme enceinte.

Près de la moitié des patients répondeurs au traitement

L’efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne a été étudiée dans une étude rétrospective chez 65 patients entre juillet 2015 et mai 2017.

Les patients inclus dans l’étude étaient tous résistants aux traitements médicamenteux précédemment évoqués. La bobine était appliquée au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) ou de l’aire motrice supplémentaire (SMA). La seconde application était utilisée pour les patients ayant des symptômes dépressifs ou anxieux en plus des TOC.

Pour mesurer l’évolution des symptômes avant et après la période de suivi, les chercheurs ont utilisé l’échelle d’obsession-compulsion de Yale-Brown ou échelle YBOCS. Cette échelle permet d’évaluer la sévérité des symptômes en fonction du score qui va de 0 à 40. L’efficacité du traitement est définie comme étant une réduction supérieure ou égale à 30% du score YBOCS.

Les résultats obtenus sont encourageants : 46,2% des patients ont obtenu au moins 30% de réduction des scores YBOCS. Il n’y a pas de différence entre l’application au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) et celle au niveau de l’aire motrice supplémentaire (SMA).

Enfin, les auteurs de l’étude précisent que l’efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne semble augmentée pour les patients ayant des symptômes moins sévères.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Efficacy and clinical predictors of response to rTMS treatment in pharmacoresistant obsessive-compulsive disorder (OCD): a retrospective study. BMC PSYCHIATRY. Consulté le 15 août 2020.
Charline D.
Pharmacienne.
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