TOC : une véritable obsession !

Feb 13, 2017 par

TOC véritable obsession

Vérifier mille fois que la porte est fermée à clef, aligner sans cesse les objets sur son bureau, ou se laver continuellement les mains … Il existe des centaines d’exemples de TOC, Troubles Obsessionnels Compulsifs enquête pour vous.

Qu’entend-t-on par TOC ?

Les troubles obsessionnels compulsifs touchent 2 % de la population, et sont définis comme des pensées obsédantes, incontrôlables et répétitives. Ils touchent plus volontiers les jeunes, puisque l’on estime que dans 65 % des cas les symptômes débutent avant 25 ans, et dans 50 % des cas avant 18 ans. Ces troubles sont source de grandes anxiétés pour le patient qui se voit contraint à la réalisation de comportements dits « rituels » dans le but d’apaiser sa souffrance.

Ces troubles impliquent deux types de manifestations qui peuvent être plus ou moins présentes :

  • Les obsessions, définies comme des pensées ou des besoins irrépressibles concernant un sujet (propreté, désordre…), surgissent contre la volonté du patient qui les perçoit comme intrusives et en souffre.
  • Les compulsions, définies comme des comportements répétitifs effectués dans le but de diminuer l’anxiété engendrée par les obsessions. C’est l’exemple du lavage des mains afin de faire taire l’idée anxiogène de saleté ou de contamination.

Les personnes atteintes de TOC ont pleinement conscience de leur trouble et s’efforcent généralement de le cacher à leur entourage, pensant pouvoir régler le problème eux-mêmes.

A savoir ! Attention cependant à ne pas étiqueter comme TOC tous les rituels ! Le besoin d’une lumière pour dormir par exemple n’est autre qu’une protection contre le monde extérieur chez l’enfant nécessaire à son développement. Pour qu’une « manie » soit classée comme TOC, il faut qu’elle occupe la personne pendant au moins 1h par jour et se répercute de manière négative sur sa vie quotidienne.

Diagnostic et traitements

Le diagnostic repose sur l’interrogatoire du médecin traitant au cours duquel il va pouvoir évaluer le degré de sévérité et l’impact sur la vie quotidienne. Il peut éventuellement y avoir une confirmation du diagnostic par un psychiatre ou psychologue via un questionnaire ou des tests.

Il faut savoir qu’en l’absence de prise en charge les TOC ont plutôt tendance à s’accentuer, et rare sont les cas de guérison spontanée.

Il existe deux types de traitements, pouvant être associés ou non ;

  • Les antidépresseurs (anti-obsessionnels), en première intention pour les TOC sévères ;
  • La thérapie cognitivo-comportementale (psychothérapie visant la modification des pensées et émotions), une option choisie pour les TOC légers à modérés.

Dans le cas des TOC résistants aux traitements, de nouvelles perspectives voient le jour. En janvier 2014, le Dr Mallet est reconnu « chercheur de l’année » lors de la deuxième édition du Prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales. Il est ainsi récompensé pour ses travaux de 2008, au cours desquels il a démontré l’intérêt de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement des TOC. Cette étude réalisée sur 16 patients, révèle qu’après 3 mois de traitement, les deux tiers des patients voient une diminution de plus d’un quart de leurs symptômes.

A savoir ! La stimulation cérébrale profonde est l’émission d’un faible courant électrique au niveau d’une zone précise du cerveau afin d’interférer avec le signal neuronal qui dysfonctionne. Elle se présente de la façon suivante : deux électrodes sont implantées dans le cerveau et reliées à un stimulateur situé sous la peau de l’abdomen ou de la clavicule. C’est le stimulateur qui donne les impulsions électriques, et qui permettrait ainsi de réduire les TOC.

Actuellement, d’autres études menées à l’ICM (Institut du cerveau et de la Moelle Epinière) sont en cours afin d’évaluer et affiner cette nouvelle technique prometteuse. C’est donc une affaire à suivre de près !

Charline D., Pharmacienne.


Sources :
Inserm. Troubles Obsessionnels compulsifs. Consulté le 06 Février 2017.
Ameli-sante. TOC. Mis à jour le 4 décembre 2015.
ICM. Les TOC – Troubles obsessionnels compulsifs. Consulté le 06 Février 2017.
Inserm. L’activité neuronale prédit la gravité des TOC. Mis à jour le 30 Mai 2011.
Aftoc.org. Epidémiologie, causes, évolution. Consulté le 06 Février 2017.

Charline D.
Pharmacienne.
Spécialiste dans le domaine des essais cliniques et passionnée de neurologie.
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